Karaka, le bateau

Tom a trouvé Karaka abandonné en juin 2004 alors qu’il rouillait au « Causeway Bay Typhoon Shelter » sur l’île de Hong Kong.

L’histoire du bateau

Karaka est un bateau solide et bien fait. Il a été construit en Nouvelle-Zélande par un mécanicien de la banlieue d’Auckland, derrière chez lui. Cela lui a pris 12 ans de travail et il est clair qu’il a soigné les détails. 

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Il a vendu le bateau à une famille de 4 personnes peu de temps après sa mise à l’eau en 1976. Il semblerait qu’à l’origine la coque et la superstructure étaient orange, le pont recouvert d’astroturf (faux gazon) et que l’intérieur était équipé de fourrures !

 

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Les premiers propriétaires, Ron, Brenda et leurs deux enfants, ont emménagé à bord et sont partis de par le monde. Ils sont d’abord allés de Nouvelle-Zélande à l’Australie, puis en direction des îles Salomon où ils sont restés quelques années à faire du charter tout en continuant à équiper le bateau pour un tour du monde. Ils sont ensuite remontés vers l’Asie, Singapour, ont traversé l’océan Indien et ont remonté la mer Rouge jusqu’à la Méditerranée et l’Europe. Ils ont fait un chantier de remise à neuf en Angleterre à mi-chemin de leur périple, pour ensuite repartir dans l’Atlantique vers les Caraïbes. Après avoir traversé le canal de Panama, ils ont ensuite regagné la Nouvelle-Zélande par le Pacifique en 1987. Une fois de retour chez eux, ils ont échangé le bateau contre du terrain et une ferme en Australie.

Le deuxième propriétaire a navigué entre les Fidji, la Nouvelle Zélande et l’Australie en faisant notamment des charters de chasse dans les coins reculés de l’île du sud de la Nouvelle Zélande. Un événement notable pour Karaka a été la victoire dans sa catégorie de la course au large d’Auckland / Melbourne en 1988.

En 1992, les premiers propriétaires, Ron et Brenda, qui avaient alors créé une société de courtage de yachts, ont arrangé la revente de Karaka à une famille néo-zélandaise. Ces nouveaux propriétaires (les troisièmes) sont allés avec jusqu’à Hong Kong en passant par l’Australie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et la Micronésie. Ils ont vécu à bord du bateau à Hong Kong pendant cinq ans, puis vers 1999 ont déménagé à Phuket en Thaïlande pour raison professionnelle, laissant le bateau dans un sale état, à rouiller doucement sur sa bouée au Royal Hong Kong Yacht Club. Ils sont revenus vers 2001 pour tenter de remettre le bateau en état pour repartir avec et y ont consacré pas mal de temps et d’argent avant de se décourager. Pour finir ils l’ont tout simplement abandonné sur place, sans finir les travaux.

En 2004, les autorités portuaires de Hong Kong ont menacé de démolir Karaka, considérant le bateau comme une épave sans avenir. 

Tom était à ce même moment à la recherche d’un bateau, et arrivait à Hong Kong sur un convoyage depuis l’Australie. Après quelques aventures, ayant réussi à entrer en contact avec le propriétaire et lui exprimant son intérêt, ce dernier a décidé de le lui donner gracieusement, pour 1$ symbolique. Tom avait 23 ans.

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Fiche technique

Le bateau est en acier, avec une quille pleine et une coque en forme. 

Les plaques sur la coque ont une épaisseur de 6mm et celles du pont 5mm.

Il mesure 53 pieds (16m ) hors tout, 48 pieds (14.6m) sur pont, 15 pieds (4,5m) de large. 

La ligne de flottaison est de 42 pieds (12m). Le tirant d’eau est un peu moins de 1,9 m.  Le déplacement oscille entre 25 et 30 tonnes selon que les réservoirs sont pleins ou non.

Karaka est pourvu d’un cockpit central avec une pilot-house.

Le Gréement

En tant que ketch, Karaka a deux mâts, le plus gros étant celui à l’avant. C’est un bateau très bien conçu et finalement assez rapide pour ce type de coque.

Nous n’avons pas tout le matériel moderne, pas d’enrouleur, pas de winch électrique, pas de retour au cockpit, etc…, mais le bateau reste simple à la manœuvre. 

2 personnes expérimentées suffisent pour n’importe quelle traversée et Tom a navigué en solo de temps en temps.

Pour les détails concernant la navigation et la voile même, reportez-vous à la page « La Voile ».

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A l’intérieur

L’aménagement est plutôt bien pensé. C’est un bateau volumineux, donc les quartiers d’habitation sont spacieux. 

Il y a de la place pour jusqu’à 12 personnes mais pour un espace de vie confortable 5 à 7 personnes à bord est idéal, avec un maximum de 8 ou 9 pour de courtes périodes. 

La cuisine est adjacente au salon, de sorte que le cuisinier ne se sent pas exclu. À part la grande cabine propriétaire à l’arrière, il n’y a pas d’autres cabines privées.

Les couchettes sont réparties un peu partout.

Nous avons une très grande salle des machines avec un atelier/établi entièrement équipé, beaucoup d’outils incluant poste à souder, perceuse à colonne, scie circulaire, etc…, et un gros générateur diesel 10KW en plus du moteur principal, un Ford Lees 6 cylindres de 110 chevaux.

Plans de Karaka

Dessins de Pierre (frère de Tom)

plan deck
plan inside

Signification de Karaka

Le nom de l’endroit où le bateau a été construit est Karaka, ce qui, on suppose, fait partie des raisons pour lesquelles les premiers propriétaires lui ont donné ce nom.

Karaka est également le nom d’un arbre endémique de Nouvelle-Zélande, un nom de famille maori très répandu, et signifie aussi la couleur orange dans la langue maorie.

Il y a également plusieurs autres significations dans le monde entier, notamment celle-ci : KARAKA (KHA-RAH-KHA – un mot qui vient probablement de l’arabe « karrâka », ce qui signifie navire simple. Anglais : carrack, en français : caraque, en néerlandais : kraeck,  en espagnol – carraca, italien – caracca) – un grand voilier utilisé entre le 14 et le 17e siècle, et qui était destiné au transport de marchandises.