
Je m’appelle Tom Blancart, je suis né en France en 1980.
J’ai grandi aux pieds des Alpes près de Grenoble, à plusieurs centaines de kilomètres de la mer. La voile ne faisait pas partie de mon univers et la toute première fois que je sois monté sur un voilier, c’était en 2002. Je me suis bien rattrapé, car je n’ai pratiquement pas passé de temps à terre depuis. Au cours de mes 3 premières années dans le monde de la voile, en tant que simple matelot, j’ai navigué sur plusieurs bateaux en Amérique du Nord et Centrale, en Australie, dans le Pacifique, en Asie du Sud-Est et dans l’océan Indien.
Aujourd’hui, sur un total d’environ 125 000 milles en mer, 25 000 ont été faits sur d’autres bateaux que Karaka, dont deux traversées du Pacifique et plusieurs convoyages.
Depuis que j’ai quitté Hong Kong avec Karaka en janvier 2005, j’ai accompli un tour du monde lent et presque fini un second. Le journal de bord de Karaka sur ces 20 ans atteint environ 100 000 milles nautiques.
Avec cette expérience, je maîtrise tous les aspects de la navigation et de l’entretien d’un bateau, même si je n’ai jamais passé de permis ou de certification officielle de capitaine. Je suis capable de réparer et d’entretenir quasiment tout à bord, et il m’arrive d’en faire un petit boulot annexe.
Avant de me tourner vers la voile, ma courte vie professionnelle a été dans l’industrie du tourisme. J’ai suivi deux domaines d’études, après un bac scientifique en génie des matériaux (physique, mathématiques, machinerie, robotique, etc.) que je n’ai jamais vraiment utilisé, j’ai fait un BTS Tourisme.
Ayant grandi au pied des montagnes à l’origine j’étais plutôt neige qu’eau salée. J’ai notamment travaillé à Avoriaz, une station de ski française, pour quelques saisons d’hiver. Dès mon plus jeune âge, mes parents m’ont emmené avec mon frère et ma sœur voyager un peu partout et, à l’âge de 16 ans, j’étais déjà bénévole sur des expéditions dans les déserts d’Afrique du Nord. Dans le cadre de mes études, à la fin de mon adolescence, j’ai fait un apprentissage chez un tour opérateur spécialisé dans les safaris en Afrique du Sud, aidant les guides lors de voyages dans les réserves et les parcs naturels. J’y suis retourné l’année après avoir terminé mes études en tant que guide, travaillant en Afrique du Sud, au Lesotho, au Swaziland et au Mozambique. Après avoir obtenu mon BTS Tourisme, j’ai également commencé à guider des voyages en quad au Maroc, en Tunisie et en Libye, que ma sœur et moi organisions professionnellement.
J’ai quitté la France en automne 2001, juste après les bouleversements du 11 septembre, et je n’y suis retourné que deux fois, en 2012 et 2020. J’ai commencé par me balader au Canada et aux États-Unis, faisant du stop et quelques convoyages de voitures d’une côte à l’autre. Je me suis retrouvé un jour au bout d’une route, sur la côte pacifique du Mexique, avec l’immensité de l’océan devant moi, et c’est là que j’ai alors eu l’idée d’embarquer comme équipier sur des voiliers. En février 2002, j’ai eu ma première place sur la goélette « Ranger », une beauté de presque 30 mètres en bois, construite en 1914.

On a commencé par naviguer le long de la côte de l’Amérique Centrale, pour finir au Costa Rica, où le propriétaire nous a ordonné de rester et d’essayer de gagner de l’argent pour entretenir le bateau. J’étais passé second, et je me suis donc impliqué dans une opération de charter pendant environ 10 mois. On faisait principalement des excursions à la journée, barbecue sur la plage, snorkeling, etc, mais aussi des expéditions plongée et surf de temps en temps. On a aussi participé au tournage d’un film de surf. Je pourrais raconter pas mal d’histoires sur cette période, mais ce n’est pas le sujet ici…
Plus tard, lorsque le capitaine du « Ranger » a démissionné en avril 2003, j’ai quitté un emploi sur un autre bateau en Floride pour revenir prendre le relais.
Désormais capitaine, j’ai continué à faire du charter avec la goellette un certain temps avant de descendre lentement vers le Panama pour une remise à neuf. J’ai quitté « Ranger » à l’entrée du canal en juillet 2003 et j’ai ensuite navigué sur divers bateaux le long des côtes d’Amérique Centrale, avant de prendre l’avion pour l’Australie en décembre 2003.
J’ai ensuite embarqué à Cairns sur une réplique du Spray de Slocum appelée «Willow » pour un convoyage à travers la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Micronésie et les Philippines en direction de Hong Kong.
À cette époque je cherchais déjà activement un bateau à prendre à mon compte car après plusieurs années à travailler pour les autres, j’en avais marre d’obéir aux ordres, d’être à la botte des capitaines et des propriétaires, et de ne pas pouvoir faire les choses à ma façon, d’aller où je voulais, à mon propre rythme. Je n’ai jamais été bien riche et je ne pensais pas vraiment à un gros ketch de 16 mètres, mais je n’ai pu résister à l’opportunité de sauver ce pauvre Karaka qui allait sinon partir à la ferraille. Un dollar plus tard, propriétaire et capitaine à 23 ans, je me suis lancé dans les grands travaux et notre première sortie dans le port de Hong Kong fût le jour de mes 24 ans, en septembre 2004. Après quelques mois de plus de travail acharné, on a finalement mis les voiles en janvier 2005, et le reste est déjà entré dans la légende.
J’ai quitté le Ranger en juillet 2003 et embarqué sur divers bateaux le long de la côte d’Amérique centrale, avant de m’envoler pour l’Australie en décembre 2003. J’ai navigué depuis Cairns sur le Spray Replica Willow à travers la Papouasie, la Micronésie et les Philippines, avant d’arriver à Hong Kong en juin 2004 à la recherche d’un bateau à moi, et de tomber sur Karaka.
La raison pour laquelle je voulais un bateau comme Karaka, c’est qu’après des années à embarquer pour d’autres, j’étais fatigué de devoir gérer les capitaines, sans jamais pouvoir faire les choses à ma façon, aller où je voulais, au rythme que je voulais. Je n’ai jamais été riche et je n’envisageais pas vraiment un ketch de 16 mètres, mais avoir l’opportunité de sauver ce bateau de la casse pour 1 dollar, et de faire la plupart des travaux moi-même ou avec des amis, m’a permis d’y arriver pour relativement peu d’argent. C’est là que l’idée d’une coopérative à voile a commencé à prendre tout son sens. À ce jour, je n’ai toujours aucun revenu fixe mais je m’en sors avec de petits boulots et quelques « aventures » comme du charter ou du « commerce ».
Depuis 20 ans, ma vie est Karaka, et je pense que ce sera encore le cas longtemps.
Tom.